Le Premier Ministre veut mettre fin au « sous-investissement » et au « gaspillage »

Mis à jour le 14/09/2023

C’est dans les Hautes-Alpes qu’Édouard PHILIPPE a décidé d’annoncer les premières mesures dédiées à la relance de l’investissement dans les réseaux d’eau et d’assainissement. Le Premier Ministre s’est rendu à Saint-Michel-de-Chaillol, commune du maire Gérard BLANCHARD, ce mercredi 29 août, en compagnie du Secrétaire d’État à la transition écologique et solidaire Sébastien LECORNU.
Le 24 novembre 2018, lors du Congrès des maires de France à Paris, le Président de la République, Emmanuel MACRON, lançait une grande consultation des élus pour connaître leurs attentes pour améliorer l’exercice de leurs compétences en matière d’eau et d’assainissement. 2 500 réponses plus tard et après de nombreuses réunions de terrain dans les comités de bassin, le Gouvernement a présenté les conclusions de cette première étape des Assises de l’eau ce 29 août.
Après une visite d’un chantier de résorption des fuites d’eau, une table-ronde entre élus et grands décideurs nationaux s’est tenue sur Saint-Michel-de-Chaillol, avant un discours et des annonces à destinations des collectivités.
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50 millions d’euros seront engagés par l’État pour aider les collectivités à mieux connaître leur patrimoine d’eau et d’assainissement.« Plus on connaîtra avec précision l’état des réseaux, plus on pourra aider », a insisté Édouard PHILIPPE devant les élus des Hautes-Alpes, car le constat est qu’aujourd'hui 42 % des élus locaux ont un déficit de connaissance des réseaux d’eau et d’assainissement de leur territoire. {« Nous allons prévoir de nouvelles obligations de publications des résultats et services d’eau et d’assainissement. Les Agences de l’eau offriront une aide jusqu’à 50 % du coût du diagnostic »}, a annoncé le Premier Ministre.
La connaissance du réseau permettra ainsi de détecter les failles, comme les fuites, pour mieux cibler les investissements. « Un litre sur cinq serait irrémédiablement perdu » a rappelé le chef du Gouvernement dans le Champsaur, un territoire qui pourra prochainement être subventionné jusqu’à 70 % pour ces travaux d’amélioration des réseaux d’eau et d’assainissement.
Plus d’argent et des deniers mieux utilisés
L’objectif de ces Assises est bien de relancer l’investissement sur les réseaux existants, pour en améliorer l’état dans un but écologique et économique. Ces investissements des collectivités devront passer à 41 milliards d’euros sur la période 2019-2024, contre 36 milliards actuellement. Pour ce faire, les aides seront prioritairement destinées aux territoires ruraux où les capacités d’investissements sont moindres. Les Agences de l’Eau, qui subventionnent pour le compte de l’État, verront leur enveloppe augmenter de 50 %, soit 2 milliards d’euros d’aides pour le renouvellement des canalisations et des usines de traitement. Elles devront aussi mettre sur la table 1 milliard d’euros sur 6 ans pour aider les collectivités à diminuer les risques de pollution des réseaux.
Pour aider les petites collectivités, la Caisse des dépôts et consignations consacrera 2 milliards d’euros de prêts sur 5 ans, des fonds européens seront également mobilisés et 1,5 milliards de subventions seront fléchés pour des « contrats de progrès » pour les collectivités particulièrement en retard d’investissement sur l’eau.
Pour ne pas laisser seule une équipe municipale face à ces dossiers souvent complexes, Édouard PHILIPPE a annoncé un soutien et un accompagnement par l’intermédiaire des Agences, qui prendra la forme « d’assistance à maîtrise d’ouvrage, de marchés cadres avec des bureaux d’études, de constitutions de groupements de commandes. »
{« Ces mesures vont nous permettre de diviser par deux la durée du cycle de renouvellements de nos réseaux pour rattraper le retard accumulé, pour économiser, mieux utiliser une ressource stratégique et pour reconquérir la confiance des Français »}, a ainsi soutenu le Premier Ministre Édouard PHILIPPE, devant la préfète des Hautes-Alpes Cécile BIGOT-DEKEYZER, la sénatrice Patricia MORHET-RICHAUD, les députés Joël GIRAUD et Pascale BOYER, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Renaud MUSELIER et devant les nombreux élus présents.
Les Assises de l’eau vont ouvrir, dans un mois, une deuxième séquence pour dégager les actions qui doivent permettre aux territoires de mieux s’adapter au changement climatique.
Édouard PHILIPPE et Sébastien LECORNU rencontrent les agriculteurs
En marge de la visite sur les Assises de l’eau, le Premier Ministre et le Secrétaire d’État à la transition écologique et solidaire ont pu rencontrer une délégation représentant la FDSEA 05 et les Jeunes Agriculteurs des Hautes-Alpes. Une audience permettant aux agriculteurs de faire part au Gouvernement des problématiques les concernant : loup, feu bactérien, fièvre charbonneuse. Les représentants agricoles ont ensuite été écoutés par le conseiller agriculture du Premier Ministre pendant plus d’1h30.
La SAPN, Société Alpine de Protection de la Nature a également pu s'entretenir avec les représentants du Gouvernement.